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  • Jul2laVirgule

Re-exploring 2002

Dernière mise à jour : 1 mai 2021




Cam'Ron - Come Home With Me Après le choc de The Blueprint, le son de New-York va changer et revenir un peu plus aux samples de souls grandiloquents. Come Home With Me de Cam’Ron, fraichement signé sur Roc-A-Fella, est dans la continuité des sorties du Roc, dans la même lignée que The Reason de Beanie Sigel sorti quelque mois plus tôt.

Un architecte sonore de ce troisième album de Killa Cam va donner une de ses meilleures prestations. Just Blaze était à son sommet en livrant des prestations épiques dans des teintes froides ou ultra-chaudes. Ponctués de drums incroyables (ceux avec une reverb bien sèche comme signature), « Losin’ Weight Pt.2 » ou « Welcome to NYC » possèdent une ambiance plongeant directement dans les rues froides d’Harlem et Brooklyn, ses trafics en tout genres, ses livraisons perdues, ses sacs de sports remplies de dopes ou d’argent. Sur « Oh Boy », la production est tout aussi soignée mais les rues froides ont laissé place à une chaleur enivrante et séductrice usant d’une voix pitchée comme gimmick sonore complétant à merveille les couplets de Cam’Ron et Juelz Santana. Si Just Blaze fait une impression monstre, d'autres producteurs épaulent Cam’Ron : Ty Fyffe, Kanye West, Rsonist (moitié des Heatmakerz qui produiront moultitudes de titres pour le Dipset), DR Period se sont mis au diapason pour donner une ambiance dithyrambique à Come Home With Me. La fulgurance de Cam’ Ron est concentrée sur le sans faute des neufs premiers titres avant d’en faire trop sur une fin d’album plus dispensable. Provocateur, moqueur, franc du collier à l’image de son personnage qu’il incarnera dans le film Paid In Full (toujours un produit Roc-A-Fella) la même année, le patron du Dipset, souvent accompagné de Juelz Santana, livre son disque le plus abouti. Surement le moins terni par son côté too much qui lui vaudra des différents plus ou moins légers avec Jay-Z, Kanye West, Jim Jones ou 50 Cent.



Common - Electric Circus Le Cirque Electrique. Common en donnant ce titre à son cinquième album a visé juste. Un cirque de par le côté fête expérimentale et sauvage que donne une pléthore d’artiste à travers le prisme de Common. Electrique vis-à-vis des influences rock, parfois psychédéliques, des morceaux. Intention véritable de Common ou surf sur les succès de Stankonia d’OutKast, Phrenology de ses camarades The Roots ? Sûrement un peu des deux. Toujours est-il que l’écoute de Electric Circus reste jouissive sur une bonne partie de l’album. Encore aidé des Soulquarians mais aussi des Neptunes pour deux titres, Common y invite Mary J Blige, Jill Scott, Bilal, Laetitia Sadier (du groupe pop-rock-electronique Stereolab), Cee-Lo Green, Erykah Badu et même son père ancien basketteur Lonnie « Pops » Lynn. Electric Circus est encore dans le rap mais touche à d’autres sphères. Soul calme et sereine sur « Come Close », rock expérimental sur « Electric Wire Hustle Flower », country electronique sur « I Get a Right Ta », jazz champêtre sur "I Am Music", la vibe du disque pousse les expérimentations plutôt jazz de Like Water For Chocolate encore plus loin et surtout vers d’autres horizons. La pochette fait penser au Midnight Marauders d’A Tribe Called Quest avec ses influences en miniatures, et la police d’écriture donne déjà un indice sur le contenu du disque. Même si Common ne passe pas à côté de quelques ratés : une fin de disque un peu poussive et surtout un « Jimi Was A Rockstar » assez pénible. Electric Circus reste dans sa globalité un disque encore très agréable à écouter, encore aujourd’hui.




Cormega - The True Meaning Cormega enchaine dans la foulée de The Realness avec The True Meaning. Onze mois séparent les deux disques. Et si ce deuxième opus commence par un « Introspective » assez sombre, le disque baigne dans un ensemble plus lumineux que son grand frère. « Live Ya Life » et sa délicieuse boucle de Billy Paul samplée par un talentueux J. Waxx Garfield (qui produit également « Built for This » et « Soul Food ») en est un parfait exemple. Cormega y aborde tour à tour une mère dont le fils est en prison, une femme célibataire enchainant les aventures sans trouver l’amour, et une mère addicte à la dope voyant ses enfants lui échapper.

The True Meaning possède une dimension Soul et des notes d’espoir qui prolongent dans la lumière le côté sombre que pouvait avoir The Realness. Une part d'ombre tenace tout de même que l’on retrouve par exemple sur « Endangered Species».

L’auto-description dont il fait preuve dans les dernières lignes de « Therapy » résume très justement sa personne et sa vision :


“I'm tryin' to live cuz I'mma die one day

If crime don't pay

My currency's defined off the rhymes I say

I'mma po-et due to my respect of Bigs' assassination

I rep NYC with no kingly aspiration.”


Autre moment de bravoure : ce « Love In Love Out » où Cormega garde encore une rancœur spéciale envers Nas. Le rappeur la transforme en un refrain ciselé, emplie de lucidité, de tristesse et d’amertume, s’appropriant comme un gant les lignes sentencieuses que Nas avait rappées sur « The Message » en 1996.

Au final, The Realness et The True Meaning auraient pu former un très beau double album tant ils se complètent mutuellement.




Nas - God's Son En passant d’un survêtement street-wear orange, non loin d’un pigeon et des grattes-ciels voisins de l’Hudson, à une pochette épurée posant pensif devant un océan bleu, Nas pensait sûrement passer à autre chose. Le spectre de New-York, que ce soit les tours de QueensBridge qui hantent les arrière-plans de Illmatic à Nastradamus ou la « carte postale » de Stillmatic, disparaissait pour la première fois du champ de vision. Et si le nom de l’album n’y va pas avec le dos de la cuillère, le sixième disque de Nas marque définitivement son retour après une passe plutôt difficile dont il se relèvera en 2001 avec son éclatant « Ether », réponse brillante au diss-track « TakeOver » de Jay-Z.

Mais New-York n’est pas totalement effacé. Au contraire, la métropole est même encore très présente et ce dès les premières secondes. Un sample de James Brown, puis une introduction toute en flamboyance de Nas mêlant histoires dans l’Histoire de La Grosse Pomme.


“New York streets where killers'll walk like Pistol Pete

And Pappy Mason, gave the young boys admiration

Prince from Queens and Fritz from Harlem

Street legends, the drugs kept the hood from starvin'…”


Précis, limpide, Nas reprend la camera qu’il avait sous son stylo dans Illmatic. Le poids de son premier album semble enfin levé sur au moins les quatre premiers titres de l’album. Eminem y glisse une production sobre et efficace sur un quasi-biblique « The Cross » puis intervient le coup de feu de cet album. Une démonstration de street-hop sur le breakbeat d’« Apache » produite par Salaam Remi (derrière cinq morceaux de ce disque) où Nas glisse comme une balle dans son canon."Made You Look" est un retour au hip-hop des années 80 avant une deuxième charge encore plus massive. Un récit revenant sur le rap new-yorkais des années 90 où Nas n’est pas avare en anecdotes : « Last Real N***a Alive » voit les noms de Big, Rae, Ghost, Puff se succéder dans une avalanche de révélations pour finalement mettre un terme au beef avec Jay-Z dans une fin de deuxième couplet paralysante :


« The Gift and The Curse? Fuck that shit, the first you'll be last

I'm the man's man, a rapper's rapper

G-O-D, S-O-N – they'll be none after

I was Scarface, Jay was Manolo

It hurt me when I had to kill him and his whole squad for dolo...”


Après un milieu d’album sympathique mais un cran en-dessous, « Book Of Rhymes » prend la relève du tube « I Can » pour un exercice de style encore brillant : celui de la relecture de son cahier de rimes. Alchemist est aux machines pour une production minimaliste mettant en avant la performance de Nas. Même topo pour « Mastermind », « Revolutionary Warfare » quant à lui est dans un ton beaucoup plus soulful. Une ambiance soul dans laquelle s’ouvre et se termine cette œuvre. La succession de « Dance » en hommage à sa mère disparue peu avant la sortie du disque (et à laquelle il fait également allusion sur « Warrior’s Song » et « Last Real N***a Alive ») et de « Heaven », où Nas épouse parfaitement le rythme saccadé co-produit par les canadiens Agile et Saukrates, conclue cet album sur une note céleste et spirituelle.

God’s Son, même s’il souffre un peu d’un milieu de disque trop facile, brille par des moments exceptionnels, pris dans la technique et la grâce des raps de son auteur. Mais il brille aussi par son introspection sincère et reste, avec Life’s Good dix ans plus tard (les deux disques correspondant au début et à la fin de sa relation amoureuse avec Kelis), un des travaux les plus personnels de Nas.

God’s Son aura également assez de jus et d’impact pour faire chanceler la couronne de Jay-Z récemment « acquise », d’autant plus après un Blueprint ² assez décevant de la part de ce dernier. Un retour en grâce.



Clipse - Lord Willin'

Musicalement le plus innovant des disques de 2002, Lord Willin' des Clipse, duo de Virginie composé des frères Thornton, Pusha T et Malice, ramène une fraicheur et une nouvelle impulsion dans le rap. A l’origine de ce son, un autre duo de Virginie : The Neptunes composé de Chad Hugo et Pharrel Williams. A vrai dire, Clipse pourrait même inclure ces deux producteurs dans leur groupe tant leur œuvre est dépendante de leurs travaux. Avec leur premier album avorté en 1999 Exclusive Audio Footage et l’album suivant Hell Hath No Fury, les deux producteurs sont derrière la colonne vertébrale de leur discographie, autant que les deux rappeurs.

Un petit retour en arrière s’impose : les quatre protagonistes sont originaires de Virginia Beach. Les Neptunes cotoient également Timbaland et Magoo, eux aussi de la même zone géographique, et forment un temps le groupe S.B.I « Surrounded By Idiots ». Chad et Pharrell se rencontrent avant cet épisode dans un summer band camp et jouent dans le même groupe, Chad au saxo et Pharrell à la batterie. Pharrell rencontre ensuite Malice Thornton qui était le premier des deux frères à rapper, Pusha T les rejoint ensuite et forment ainsi le duo Clipse. Tout ceci se passe entre 1993 et leur signature chez Elektra en 1996.

Les Neptunes en 2002 sont déjà au sommet des charts. Ils viennent de sécuriser leur place avec le hit « Slave 4 U » de Britney Spears et ont autant un pied dans la pop que dans le rap, voire même le rock avec leur propre band N.E.R.D sortant leur premier album In search of… en 2001. Ils ont également à leur compteur la production des deux premiers disques de Kelis (Kaleidoscope et Wanderland) et l’ossature principal de Get Down Or Lay Down de Philly’s Most Wanted.

2002 est une grande année pour eux : « Hot in Herre » de Nelly, « Beautiful » de Snoop Dogg, « Work It Out » de Beyonce, « Come Close » de Common et Mary J. Blige, « Excuse Me Miss » de Jay-Z portent tous le sceau du duo virginien. Avec Timbaland, ils se joignent à la production de Justified de Justin Timberlake sur sept titres dont les imparables « Señorita » et « Rock Your Body ». Une année en fanfare dont le travail sur Lord Willin’ est un accomplissement.

Après l’épisode Exclusive Audio Footage, Pharrell signe Clipse sur Arista via son label Star Trak en 2001. Lord Willin’ voit le jour l’année suivante. Une route sinueuse pour les deux frères mais qui va exploser avec un single caractéristique de la production Neptunes : « Grindin’ ». Dépouillé au maximum, le premier single met en orbite la fratrie sur des percussions doublées de claps et d’un clavier hypnotique de quelques secondes le temps du refrain. Un minimalisme à l’impact puissant que l’on retrouvera dans beaucoup de leurs productions où la rythmique occupe une place importante. C’est le cas sur « Intro », « Comedy Central » ou l’outro « I’m not you » invitant Styles P, Jadakiss et l’habitué Rosco P. Coldchain. Sur ce dernier, le décalage des récits de dealers cohabitent avec une nappe synthétique ponctuée de steel-drum calypsos donnant une vision tropicale aux transactions illégales de cette armée de rappeurs à la diction claire et précise. Car c’est là l’autre force de ce disque : transposer dans une autre ambiance le mafioso-cocaine rap de leurs "voisins" new-yorkais sans faire tâche et même avec brio et originalité. Le phrasé de Pusha-T est déjà remarquable, articulant comme personne d’autre ses rimes, donnant cette impression de casser des os à chaque retour à la ligne. Pharrell passé maître du refrain donne encore un supplément de brillance à ce disque, quelque part malsain de par le réalisme des couplets des deux frères mais avec une esthétique de shine et de clinquant moite unique. Exemple : ce « Cot Damn » aux cuivres triomphants qu’on imaginerait filmé sur une plage balnéaire de Virginie plutôt que dans le hood insalubre du vrai clip.


“To sell base is now somewhat therapeutic

Hear what I say, please don't confuse it

My verses heal, like Curt Mayfield's music

(I'm your pusha!) Damn right, I treat ya nose to hook ya

And only pull back to cook ya, partner”


Lord Willin’, même avec quelques moments creux, brille par son contraste entre sa musique et ses récits, par sa musique et l’affranchissement de schémas classiques du rap en proposant sans trembler une nouvelle version terriblement addictive.




Scarface - The Fix Septième album solo pour Scarface, son premier sur le label Def Jam dont il a pris les rennes de la division sud (et signé Ludacris) depuis 2000. Auréolé de ce nouveau statut, en plus de celui de légende acquis depuis ses premier faits d'armes avec les Geto Boys et qu'il a peaufiné durant la décennie 90 avec des albums comme The Diary ou The Untouchable, Face est devenu une figure patriarcale du rap, et pas seulement du sud. Il n'y a qu'à regarder la liste des featurings de The Fix pour s'en convaincre. Nas, Jay-Z, Beanie Sigel sont venus de New York, WC de Los Angeles et le R'n'B qui connait un nouvel âge d'or en ce début des années 2000 est représenté par Faith Evans et Kelly Price. L'absence de noms sudistes au micro est notable, pas même de N.O. Joe ou de Mr. Lee derrière les machines (Mike Dean est quand même au mix et sur trois prods, T-Mix sur trois autres et J. Prince co-producteur exécutif) mais le disque est à l'image de son auteur : solide et robuste. Mais les "5 Mics" donnés par The Source sont peut être un peu exagérés. Sans révolution sonore majeure, The Fix se contente d'être le disque attendu, entre Dirty South pur ("Safe", "In Cold Blood") et envolées mainstream mesurées ("Someday" produit par les Neptunes). La force majeure du disque réside dans la voix, l'interprétation et les écrits de Brad Jordan. Il n'y a pas particulièrement de temps faible sur ce disque, les pistes s'enchaînent les unes après les autres sans faute de goût et avec la même intensité mais il manque peut-être un brin de folie, surtout en fin d'album. On touche tout de même l'excellence sur "Guess Who's Back", avec un Kanye en grande forme et un combo Jay/Sigel fidèle à sa réputation, mais cette suite au "This Can't Be Life" de 2000 n'atteint pas l'émotion de ce dernier. "On My Block" est un single parfait mélangeant l'attitude ghetto et le format radio tout en gardant une crédibilité et une authenticité précieuse. Le producteur virginien Nottz dégaine sur "Keep Me Down" une prod lorgnant vers la country tout en gardant l'agressivité d'un rap brise nuque. Avec Mike Dean et Lofey, Face concocte un "In Between Us" flirtant brillamment avec un rap acoustique où lui et Nas font étal de leurs facilités d'écriture et de delivery.

Un disque assez court, sans temps mort, où rien ne dépasse. En somme, un classic qui ne déçoit personne sauf peut-être les fans hardcore du bonhomme habitués à des disques plus sales. Un excellent disque de plus à mettre au compteur de Brad Jordan, son plus accessible, qui continue de bâtir sa légende.




Eminem - The Eminem Show

Après le carton de Marshall Mathers LP, la tête blonde du rap était attendue au tournant. Eminem était au cœur des discussions. Son succès, son attitude white trash, ses frasques, son statut de lyriciste en permanence remis en cause... Son quatrième album était dans l’œil du cyclone. Et The Eminem Show est loin d'avoir déçu. Son quatrième album, troisième sous l'égide de Dr. Dre et de son label Aftermath, sera l'album le plus personnel et le plus abouti d'une (anti-)star devenue planétaire.


"My life felt like it was becoming a circus around that time, and I felt like I was always being watched [...] Basically, Jim Carrey wrote my album."

La référence à Jim Carrey vient du film The Truman Show et la comparaison est assez juste autour du cirque, et du show donc, de cet album.

Eminem s'affranchit de la figure paternelle incarnée par Dre, et va concocter la majorité des productions de son disque, avec l'aide de Jeff Bass, producteur de Detroit présent à ses côtés depuis Infinite, son premier album enregistré dans les studios des Bass Brothers (Jeff et Mark qui utiliseront l'alias F.B.T. Productions pour signer leur compositions). Dre est toujours là en tant que producteur exécutif et sur trois prods, mais "Business", "Say What You Say" et "My Dad's Gone Crazy", même en étant des titres impeccables, ne sont pas les principaux attraits du disque.

En roulant avec le Docteur depuis The Slim Shady LP, Eminem s'est bien imprégné du savoir d'Andre derrière les consoles. La force qui se dégage des productions n'a pas à rougir avec les tubes "My Name Is" ou "The Real Slim Shady". Un alias qui d'ailleurs disparaît quelque peu de cet album où Eminem et Jeff Bass prennent une direction rock souvent bien dissimulée. Car mis à part le sample évident de "Dream On" d'Aerosmith sur "Sing About Me" et celui osé mais réussi de Queen sur l'incroyable "'Till I Collapse", accompagné d'un Nate Dogg impeccable au refrain, les éléments rock sont plutôt discret et se fondent ingénieusement dans la masse. Les riffs de "White America" et ce drum sec font penser à du Led Zeppelin de 71, sur "Cleanin Out My Closet" ce sont les effets électriques montants au refrain qui transforment une ballade faussement charmante en une charge cauchemardesque envers sa mère. "Square Dance" qui s'ouvre sur une ritournelle irlandaise avant de sortir les grosses percussions et encore des guitares électriques au refrain, "Say Goodbye to Hollywood" qui se ferme sur une dernière minute à l'harmonica très discret et volatile, "Hailie's song" et son rap moitié chanté façon friendly rock sont autant de moments où le rock est subtilement mélangé au rap.

Un rap qu'Eminem maîtrise sur le bout des doigts, décidément à son apogée en 2002 au vu des trois morceaux solos laissés sur la BO inspirée de 8 Mile, et dont il fait une démonstration sur cet album au nom bien choisi. Car c'est là le deuxième show d'Eminem : celui d'un rappeur hors-pair technique, subversif, critique, acide, politique parfois, drôle souvent, lucide, connaissant ses travers et ceux des autres, en jouant comme un marionnettiste tire ses ficelles pour agiter ses pantins. "Without Me" prend le relais de ses deux premiers tubes ("My Name Is" et "The Real Slim Shady") avec succès et tourne à la dérision ses concurrents n'hésitant pas à sombrer dans la provocation la plus grasse. Le show continue jusqu'au final, "My Dad's Gone Crazy" en compagnie de sa fille, enfonçant le clou d'un trash total et donnant le plus beau doigt d'honneur à l'Amérique bien pensante qu'il déteste joyeusement.

Eminem livre avec The Eminem Show son dernier numéro freak dans sa transformation ultime, avant de s'éteindre à petit feu sans jamais arriver à revenir au niveau de ce spectacle, il faut le reconnaître, époustouflant.



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