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Jul2laVirgule

Re-exploring 1991.

Dernière mise à jour : 28 déc. 2020



Ice-T - OG Original Gangsta

Dense et tonique, la musique d'Ice-T, c'est pas du Lipton. Plutôt une rafale de shots de mezcal. Cet "OG Original Gangsta" est surement sa tournée la plus sûre. Un pionnier du gangsta rap qui a également un pied dans le rock avec son groupe de metal Body Count qu'il introduit sur cet album.

Un son à la croisée des genres rap et rock dans la continuité des Run DMC, NWA ou PE. Avec cette écriture inspirée du titre "PSK" de Schooly D et du romancier Iceberg Slim qu'il citera en référence. Ice T aimait appeler son style du reality rap plutôt que du gangsta rap.


DJ Quik - Quik is the name

C'est court mais tellement bon. Le premier Quik's Groove qui deviendra une tradition sur quasiment tout les albums de David Blake. Premier album pour le producteur légendaire DJ Quik. Sens du groove affûté, maîtrise des machines, le californien taille des gemmes pour les rides ensoleillées depuis "Quik is the name". Ce premier album n'a pas encore le florilège d'instrumentations jouées qui marquera son style quelques années plus tard, mais le sens de la mélodie et du sunshine californien est déjà là. Quik, c'est le goût.


NWA - Efil4zaggin

Après le départ d'Ice Cube et avant le départ de Dre.

"Efil4zaggin" allait être le testament de NWA. Niveau lyrics, on est en-dessous du premier, Cube étant parti pour faire la guerre à l'oncle Sam en solo. Niveau son par contre, le docteur augmente son level et atteint sur un titre comme "Approach to danger" la quintessence d'une production agressive, rugueuse avec ce sample de Lalo Schiffrin dans "Dirty Harry". En plus de cette agressivité sonore, il y ajoute l'ambiance brumeuse et d'épouvante de la BO du film. Sur tout le disque, Andre Young fera une première démonstration de son talent d'architecte sonore. Le groupe éclatera après ce disque. Dre signera chez Death Row Records et livrera la g-funk dont on trouve les prémices sur ce disque et le titre "Alwayz into somethin'". On connaît la suite.


Ice Cube - Death Certificate

Le meilleur opus du Glaçon. Y'a pas grand chose à dire, vous avez sûrement le meilleur rappeur de l'époque en démonstration de force. Tirant à boulets rouges sur le système politique américain, la pochette ne peut pas être plus explicite, O'Shea Jackson va encore plus loin que sur AMW. Son ancien groupe en prendra également pour son grade sur "True to the game" et surtout "No Vaseline" où c'est vraiment à sec avec des graviers passez moi l'expression. Une intégrité, une rage, un impact, et un sens du story-telling fracassant, Ice Cube est une personne entière quitte à déborder parfois sur "Black Korea". L'album s'inscrit dans un climat de tension à LA, au coeur de South Central, pendant l'affaire Rodney King et Latasha Harlins, et Cube y cristalise la nervosité ambiante dans la communauté afro-américaine.

Le son de l'album est beaucoup plus orienté vers la P-Funk de Georges Clinton, "Atomic Dog"samplé ici sur "My Summer Vacation" et sonne beaucoup plus West Coast que son précédent. "Death Certificate" déborde d'énergie et de colère et reste un des disques les plus frontaux et engagé de cette musique. Le doigt d'honneur le plus conscient peut-être aussi.

"The Predator" et "Lethal Injection" suivront la même esthétique mais n'atteindront pas le sommet de ce brûlot.


Scarface - Mr Scarface is back

A l'Ouest, il y avait Ice-T, NWA, Ice Cube, DJ Quik dans un autre registre.

Dans le Sud, il y avait les Geto Boys. Signés sur Rap-A-Lot Records, le label de J Prince à Houston, Texas. Rien à envier à leurs lointains voisins de LA, les Geto Boys allaient sortir "We can't be stopped" où figure le légendaire "Mind Playing Tricks On Me" mettant en scène les talents de narrateurs de Willie Hutch, Bushwick Bill et Scarface. Ce dernier sortira également son premier album "Mr Scarface is back" la même année. Même style de pochette, police grossière, photo choc comme sur une couverture de magazine people parodiée version ghetto. Pas d'artifices, le talent est brut, le son l'est aussi. Ce "A minute to pray and a second to die" est un de ses plus grands morceaux, un film rappé en l'espace de 4'42. Le flip de "Inner City Blues" de Marvin est parfait, le style de Scarface déjà à son apogée. Le premier d'une longue liste : "Now I Feel Ya" (extraordinaire) ou "I seen a man die" pour ne citer qu'eux. Pas d'exubérance, juste une voix profonde et une réalité écrite avec justesse. Brad Jordan est beaucoup plus complexe que ce que son nom de scène laisse penser.


Gang Starr - Step In The Arena

Il y avait déjà eu "No more Mr Nice Guy" en 89 mais la formule était encore au stade embryonnaire. Avec ce deuxième album, DJ Premier et Guru mettait plus qu'un pied dans l'arène. Productions ciselés de Chris Martin, voix de velours de Keith Elam, l'un a les platines et le sampleur comme outils de travail et l'autre un flow monocorde et un timbre reconnaissable entre milles. Les samples vont puiser dans la soul, le jazz et les flips sont tout bonnement renversants ("Check the technique" par exemple), Preemo en fera une marque de fabrique comme ses hooks en virtuose des platines en guise de refrains. Sa technique s'étale sur "Who's gonna take the weight" où c'est vraiment la première fois sur disque qu'un DJ utilise ses platines comme un instrument à part entière avec une telle maîtrise.

La cerise sur le gâteau, c'est ce "Just to Get a rep" en fin d'album, avec un sample de Jean Jacques Perrey (quelque part le pionnier de la French Touch) et un exercice de story-telling par Guru lui aussi maîtrisé à la perfection.

"Step In The Arena" sera le premier disque d'une série exemplaire avec toujours cette caution hip-hop derrière qui fait de Gang Starr des tauliers aujourd'hui.


A Tribe Called Quest - The Low End Theory

Cool, smooth, original. ATCQ avait déjà annoncé la couleur avec leur premier album, ils enchaînent dans la foulée avec ce "Low End Theory" qui deviendra légendaire. Et pourtant l'album tient en peu de choses. Comme dans la cuisine, quelques simples ingrédients simples bien mélangés réussissent à donner un plat du tonnerre, succulent.

Des drums, de la basse et des loops. Loops de jazz mises en boîte par Q-Tip, c'est aussi l'alchimie entre ses raps et ceux de Phife Dawg qui donne à l'album tout son piment. Les passes-passes entre les deux MCs sont parfaitement liés, l'assoc' est fluide et le disque s'écoute facilement d'une traite sans avoir à skipper aucun morceau. La participation de Ron Carter, bassiste de jazz, à "Verses from the Abstract", l'entrée de Phife sur le beat de "Buggin' Out", les cuivres moelleux en fond de refrain de "We've got Jazz", les couplets remplis à ras-bord de style sur le final explosif "The Scenario" sont tous de grands moments qui resteront ancrés dans la tête des auditeurs. L'album inspirera plusieurs artistes, à commencer par Dr Dre qui s'en influencera pour "The Chronic" l'année suivante, sans oublier les Common, Kanye, Dilla, Kweli, Mos Def, 9th Wonder...

Un vrai classic.


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